Etude multidimensionnelle de l'estime de soi chez des enfants dyslexiques Francophones du Quebec

Cette presente etude vise essentiellement deux buts bien distincts. Tout d'abord, notre premier but consiste a porter un regard sur l'evaluation que se font les enfants dyslexiques a propos de leur estime de soi comparativement a de bons lecteurs. Ensuite, notre deuxieme but est celui de comparer l'estime de soi cognitive entre deux groupes d'enfants dyslexiques en fonction du milieu scolaire dans lequel ils evoluent puisque, les deux groupes sont scolarises dans un cadre scolaire different. Pour ce faire, nous avons utilise la version francaise du Self-Perception Profile for Children (SPPC) de Harter (1987). L'echantillon comprend au total 106 enfants du primaire ages de 8 a 13 ans divises en trois groupes. Le premier groupe est compose de 31 enfants dyslexiques scolarises dans une ecole specialisee ou l'enseignement est adapte en fonction des besoins des eleves. Le second groupe est compose de 26 eleves dyslexiques integres dans les classes regulieres ou l'aide recue, s'il y a lieu, est donnee par une orthopedagogue sur une base hebdomadaire (2 a 3 heures par semaine). Finalement, le troisieme groupe est compose de 49 eleves ayant de bonnes performances scolaires en lecture et en ecriture. Les eleves sont testes pour chacune des quatre dimensions de l'estime de soi c'est-a-dire pour la dimension cognitive, sociale, physique ainsi que la valeur personnelle globale.;La procedure de passation du questionnaire a ete la meme pour tous les enfants. Ainsi, la lecture des questions a ete effectuee par la meme experimentatrice dans un endroit calme afin d'assurer la toute confidentialite du processus. Les enfants disposaient d'un cahier-reponses dans lequel pour chacune des questions ces derniers cochaient leur propre choix parmi quatre possibilites. Une analyse de la variance multivariee (Manova) suivie des analyses post hoc (Tukey) ont ete menees. Les resultats montrent que les deux groupes d'eleves dyslexiques s'estiment aussi competents que les bons lecteurs pour les dimensions physique, sociale et globale puisqu'aucune difference significative n'a ete observee entre les trois groupes. Une attention toute particuliere doit etre apportee au sujet des resultats obtenus pour la dimension cognitive. Des resultats significatifs revelent que les deux groupes d'eleves dyslexiques estiment avoir de moins bonnes habiletes sur le plan cognitif que les eleves sans difficulte en lecture. Par contre, une nuance doit etre apportee entre les deux groupes d'eleves dyslexiques puisque les eleves dyslexiques de l'ecole specialisee estiment avoir de meilleures habiletes cognitives comparativement aux eleves dyslexiques integres en classe reguliere.