| Chez les adolescents, un lien a ete etabli entre le fait de se faire filmer et l'exageration de la prise de risque devant de la camera (Slem, Burn et Schultz, 2003). Une relation a egalement ete demontree entre l'ecoute de videos de sports extremes et les comportements a risque chez les adolescents (Fischer et al., 2011). Cette etude vise a examiner la relation entre la prise de risque dans les sports alpins de glisse, l'utilisation de cameras sur les pentes et la frequence d'ecoute de films de sports extremes tout en controlant les autres correlats psychosociaux associes a la prise de risque deja identifies chez les adolescents.;L'echantillon se compose de 684 adolescents quebecois francophones adeptes de sports alpins de glisse âges entre 14 et 17 ans (M = 15,53). Des questionnaires francophones auto-rapportes et valides ont ete utilises pour evaluer la prise de risque volontaire (Les Echelles de prise de risque en surf des neiges et ski alpin, RISSKI, Paquette et al., 2009), l'impulsivite (Version francophone du Barrat Impulsiveness Scale, BIS-10, Barratt, 1993) v.f. (Bayle et al., 2000) et la recherche de sensations intenses et nouvelles (Version francophone du Arnett Inventory of Sensations Seeking, AISS, Arnett, 1994) v.f. (Cazenave & Paquette, 2010). Un questionnaire distinct a ete utilise pour evaluer les donnees demographiques (sexe et âge) et pour evaluer les variables liees aux pratiques sportives telles que le type de sport pratique, les blessures, la frequence de pratique du sport de glisse, le niveau d'habiletes percu, les pratiques sportives risquees des pairs, les mesures de precaution, le fait de s'etre deja fait filmer durant la pratique du sport et la frequence d'ecoute de films de sports extremes.;Les resultats indiquent que 44,1% des adolescents se sont deja fait filmer au moins une fois durant la pratique du sport alpin de glisse. Parmi ceux-ci, 31,2% ont dit qu'ils prennent souvent ou toujours plus de risques quand ils sont filmes. De plus, 32,0% des participants rapportent ecouter souvent (une a deux fois par semaine) ou toujours (a tous les jours ou presque) des films de sports extremes. Des analyses de correlations ont ete effectuees et montrent que la frequence d'ecoute de films de sports extremes et le fait de se faire filmer sur les pentes sont lies significativement a la prise de risque. Une analyse de regression lineaire multiple a egalement ete effectuee incluant les variables significativement reliees a la prise de risque : le sexe masculin, les pratiques sportives risquees des pairs, le niveau d'habiletes percu, les blessures, la frequence de pratique du sport alpin de glisse et l'impulsivite. Le modele final explique 58,0% de la variance de la prise de risque. Le modele indique que la frequence d'ecoute de films de sports extremes et le fait de se faire filmer sur les pentes predisent significativement le niveau de prise de risque auquel s'expose le participant meme en integrant les autres correlats psychosociaux de la prise de risque. En tenant compte de ces resultats, il serait pertinent de realiser des publicites avec des athletes populaires des sports alpins de glisse valorisant l'adoption de mesures de precaution sur les pentes et l'utilisation securitaire des technologies. De plus, des campagnes de prevention pourraient etre mises en place dans les stations de ski afin de sensibiliser les jeunes a l'egard de ces problematiques. En saisissant davantage l'impact de la presence de ces nouvelles realites virtuelles, il sera possible d'offrir de nouvelles pistes d'intervention et un meilleur soutien a l'egard de ces adolescents. |