| Le paclitaxel est l'agent anticancéreux le plus utilisé pour traiter en deuxième ligne le cancer de l'ovaire. Cette drogue présente des inconvénients à l'application clinique tels que le manque de solubilité dans des solvants aqueux et ses effets secondaires. Au cours des dernières années, différentes approches ont été tentées dans le but d'améliorer sa solubilité, spécialement par la modification de sa structure chimique ainsi que par l'utilisation des molécules transporteuses. Malheureusement les dérivés solubles développés jusqu'à présent n'ont pas eu de grands succès cliniques. La présente thèse vise la synthèse des immunoconjugués. Ceux-ci consistent en des anticorps monoclonaux liés au paclitaxel, lesquels comportent de nombreux avantages sur la drogue libre et sur les dérivés solubles. L'anticorps BCM43/2E5, employé pour la conjugaison, reconnaît spécifiquement un antigène de membrane qui s'exprime sur les cellules de tératocarcinome ovarien humain. La première partie de la thèse traite la spécificité de l'anticorps et vérifie son internalisation dans des cellules du cancer de l'ovaire. Après, on montre deux systèmes de conjugaison du paclitaxel aux anticorps utilisant des ponts de glutaraldéhyde et du PEG dialdéhyde. Pour vérifier l'efficacité de la conjugaison, on a développé deux immunoessais, un ELISA et un essai de compétition CIEIA. La cytotoxicité des conjugués a été évaluée in vitro à différents temps d'exposition sur diverses lignées cellulaires tumorales et normales. Les conjugués ont été cytotoxiques sur des cellules de tératocarcinome et d'adénocarcinome ovarien, ainsi que sur des cellules du cancer du sein. L'activité sur des cellules normales a été très faible et nulle sur des cellules résistantes au paclitaxel. En plus, on a tenté de stabiliser le conjugué suite à la lyophilisation. Pour y parvenir, les conjugués ont été soumis à la dessiccation en présence de préservatifs. L'addition de tréhalose pendant le processus de lyophilisation a protégé le conjugué tel qu'il a été démontré par la récupération de son activité cytotoxique. Les résultats suggèrent que le conjugué BCM43/2E5-paclitaxel est un modèle prometteur pour l'application d'une chimiothérapie anticancéreuse plus sélective en diminuant les effets secondaires nuisibles. |